Le Border Collie – LES BORDERS ET NOUS

ORIGINES

Les chiens de conduite de troupeau ont été reconnus au 18ème siècle. Ils ont une morphologie lupoïde, sont souples, de taille moyenne et dynamiques. Les anciens témoignages de le présence et rôle viendraient de Féroé et de l’Islande. Les Anglais vont s’intéresser de plus en plus prés à la sélection des chiens Borders Collies et plus précisément sous le règne de la reine Victoria.

A partir des années 1890, les sélections s’intensifient sur des chiens de plus en plus homogènes d’une vallée à l’autre, tous issus des géniteurs sortant victorieux des concours.

Naturellement, on arrive très vite à un premier résultat avec la naissance d’Old-Hemp 9 en 1893. Ce chien sera considéré comme le père des border collie et fixera la race en transmettant ses qualités à ses quelques deux cents descendants ! Produit par M. Adam Telfer, fils de Roy (noir et feu) et Meg (noire), il était réputé pour être un étalon exemplaire aux facultés remarquables. Si bien qu’en l’espace de cinquante ans, 29 de ses descendants sont devenus des champions suprêmes, dont certains remportant plusieurs prix.

En 1972, sous l’égide de Barbara Carpenter sera crée le Border Collie Club of Great Britain. Ce club aura pour principale vocation de faire reconnaître la race en tant que Border Collie par l’Américan Kennel Club.

L’AKC fini par accepter officiellement la race en 1976 et en 1988 sera écrit le premier standard de la race. L’Europe, adopta les les chiens de conduite tardivement.

CARACTERE

Le Border collie est apprcié pour sa vivacité, sa capacité à réagir tout de suite en cas de problème. Les yeux rivés sur le berger et le troupeau, il a un lien excellent avec le premier, étant donc idéalement proche de l’homme. Polyvalent, intelligent, il est le maître de l’interprétation des ordres.

Les races britanniques n’ayant jamais rempli la fonction de défense contre les prédateurs n’ont généralement pas cette tendance à l’agressivité. Ils n’en ont jamais eu besoin! On dénote toutefois des aptitudes à la prédation, expliquées par son utilité pour l’homme (poursuite du troupeau, fixité oculaire, regroupement). Ainsi, on estime que les comportements de chasse ont été conservés pour notre intérêt. En d’autres mots, on a favorisé l’habitude des loups à rassembler les troupeaux afin d’y chercher une bête affaiblie, tout en coupant la fin de la séquence de prédation (morsure et mise à mort de la proie).

Ce comportement est particulièrement frappant chez le Border Collie, qui a profité de l’apport de sang d’un chien d’arrêt; le Setter Gordon. Ses allures coulées, rampantes, son regard fixe qui semble hypnotiser les brebis, ne sont pas sans rappeler le comportement d’un prédateur à l’affût.

COMPORTEMENT

Né pour réagir au mouvement, le Border Collie aura tendance à prendre les véhicules (vélos, trottinettes, voitures) et les humains (joggers, enfants) pour de drôle de moutons. Vanté, leur instinct est un des plus connus, en partie parce qu’il est l’un des mieux conservés. les Borders Collies sont intenses,, pour tout! Trop sociable, trop actifs, trop… Tout.

Il est important de valoriser le calme dès lle plus jeune âge, de les récompenser quand ils se couchent sans avoir les muscles crispés dans l’attente d’un ordre. Grâce à leutr capacité d’apprentissage phénoménale, ces chiens apprennent très vite et deviennent des machines à tours rigolos qu’on leur enseigne trop rapidement, créant malheureusement une dépendance à l’activité mentale qui en devient presque maladive. Il faut donc éviter de lancer 50 baballes dans une journée, et les séances d’entraînement interminable. Personne n’a envie d’un chien qui nous refait la déco du salon parce qu’il n’a pas eu sa dose de « assis, couché, fais le beau, tourne, roule salto, va à la boulangerie chercher le pain et donne la papapatte ».

Une petite ode au Border Collie

Une masse nébuleuse se déplace docilement sur une mer couleur émeraude. Mille têtes se dressent avec fierté, et plus de pattes encore foulent l’herbe dont s’élève la senteur puissante du thym et du romarin. Serrées les unes contre les autres, les bêtes semblent n’en former qu’une seule. Un seul cœur, une seule volonté anime le troupeau, celle de ne faire toujours qu’un, car il n’y a qu’ainsi qu’on peut rester en vie face aux prédateurs de la montagne.

Derrière les brebis, une flamme noire et blanche virevolte au son mélodieux d’un sifflet. Droite, gauche, stop, pousse, viens, le petit Border Collie semble répondre à chaque son à l’instant même où celui-là retentit. Tel un artiste, il modèle le troupeau comme on pétrit un pain d’argile, fort d’un savoir ancestral qui coule dans ses veines. Sa vie, il la voue au troupeau et à son berger. Pour lui, il irait chercher une brebis égarée sur la Lune. Quand l’une d’entre elles se rebelle, il se fige comme une statue de bronze, les muscles contractés, et use du pouvoir hérité de ses ancêtres. Son regard plongé dans celui de la bête, il emploie toute la force de sa volonté pour la faire reculer. L’animal proteste et tape du pied, mais finit par céder et regagne son troupeau. Le Border Collie relâche toute la tension de son corps : il n’aime rien tant que le travail bien mené et les choses bien rangées.

Il n’est pas un chien ordinaire. À peine né, que le travail est déjà son obsession. Tout petit et duveteux comme un caneton, il encercle ses frères et sœurs et exerce déjà sur eux le pouvoir de son œil. Le jour où son berger vient le choisir, il sait, au contact de ses mains rugueuses, que ce sera lui. Quand il découvre les moutons pour la toute première fois, il comprend qu’ils seront sa raison de vivre. Il pourrait mourir là, devant le spectacle de ces animaux dont le destin est lié au sien depuis toujours. Le troupeau, le chien, le berger. Il en a toujours été ainsi, il le sait, car parfois, dans ses rêves, des voix profondes à l’accent gaélique lui crient des ordres qui semblent venus de la nuit des temps.

Sa vie, il veut la mener au rythme des sonnailles des brebis, sa mort, il veut qu’elle l’emporte doucement, après une existence de labeur que seul un Border Collie est capable de chérir. Et surtout, il veut que ce soir-là, alors qu’il s’abandonnera doucement à la mort au coin du poêle, son berger aux mains calleuses lui murmure, des trémolos dans la voix, sa phrase préférée de toutes : « Tu es un bon chien ».